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MSC roller
25 juin 2014

Yann Guyader à coeur ouvert ... Rien n'est figé, tout reste encore possible ...

Voici l'interview qu'a donné Yann Guyader sur le site de la FFRS. L'une des rares occasions pour Cheval Fougueux de se livrer à coeur ouvert, sans tambour, ni trompette sur ses motivations actuelles et à venir. L'homme a mûri démontrant en toute humilité que rien n'est figé et que tout reste encore possible.

http://www.ffroller.fr/rss-course/9755-interview-avec-yann-guyader.html?gauche=no

 

« Je ne renonce jamais ! »

 

Et sur la plus haute marche, Yann Guyader ! Encore une fois cette saison, le Nantais a fait parler son accélération légendaire pour aller décrocher quelques belles victoires, et notamment le général de la World Inline Cup. Comme il le dit lui-même, on a l'impression que les années n'ont pas d'emprise sur son patinage, ni sur son sprint : à chaque fois qu'il prend le départ d'une compétition, il fait partie des favoris les plus sérieux pour la victoire. Dans cette interview, Yann revient sur cette année 2014 qu'il aborde avec le même enthousiasme que les précédentes, mais aussi sur les nouvelles orientations de sa carrière de patineur, ainsi que sur son futur...

 

Félicitation Yann pour cette troisième victoire d'affilé au classement général de la World Inline Cup !

À vrai dire, cette victoire ne signifie pas grand-chose pour moi puisque je ne m'intéresse que peu au classement général, surtout dans la mesure où aucun d'entre nous n'a pris part à l'intégralité de la saison - ce qui en soit est bien dommage, surtout au vu des efforts faits par le nouveau promoteur de la WIC qui n'est autre que celui de la DIAMOND LEAGUE en athlétisme.

Il y a, je pense, quelque chose de bien à faire, ou à refaire en l'occurrence. Les « grandes années » me manquent évidemment, même si ma philosophie et la relation que j'entretiens avec le roller ont beaucoup changé ces derniers temps. Il m'arrive parfois de regretter les courses où j'avais la chance d'affronter des patineurs comme Max Presti, Luca Saggiorato, Joey Mantia ou Diego Rosero. Sans vouloir faire le vieux combattant, mais aussi et surtout parce que j'ai la légitimité pour le dire ayant battu ceux d'alors et ceux d'aujourd'hui, je peux dire que c'était une autre paire de manches pour s'imposer ! Il ne faut pas en vouloir aux patineurs d'aujourd'hui qui s'investissent à la hauteur de ce qu'ils reçoivent en général, mais ces patineurs étaient quand même un niveau au-dessus aussi bien en termes de performance que de charisme.

Pour ce qui est de mes objectifs de saison, je n'en ai pas réellement puisqu'elle est plutôt basée sur la promotion de la marque et les stages, mais j'ai accepté de relever de défi de certaines courses pour savoir si j'avais encore les capacités nécessaires pour m'imposer au plus haut niveau. Il semblerait que oui. Je n'en tire aucune gloire, mais plus du plaisir...

Au-delà du symbole et du prestige d'une victoire en WIC, on t'a aussi souvent vu sur les podiums cette saison. Yann Guyader ne meurt-il donc jamais ?

J'ai la chance de passer à travers les années sans trop de difficulté. Mon niveau est sensiblement le même que les années précédentes, même si je m'entraîne beaucoup moins (n'en déplaise à mes détracteurs qui ne me croient pas). Mais je dois surtout cela à une bonne gestion de mon corps. J'optimise tout : j'ai une très bonne hygiène de vie et les seules fois où je vais m'entraîner avec le Pôle, je prends chacun de ces entraînements comme une course, ce qui me permet de n'avoir aucun déchet dans la masse d'entraînements restreinte que j'ai. Je me connais aussi très bien et je ne fais que très peu d'erreurs tactiques. J'en ai cependant fait deux cette année à Vannes et Dijon, où pourtant je pense avoir été le plus fort, mais cela m'apprendra à vouloir jouer avec le feu. Enfin, le dernier point qui contribue en grande partie à ma réussite, c'est ma technique qui, je pense, est optimum pour mon morphotype : le mental qui va avec en font une bonne combinaison.

« Je n'ai plus envie de faire 35 courses par an »

Alors que tes adversaires sont toutes les semaines ou presque au départ d'une course, tu sembles te focaliser sur quelques événements. Est-ce une stratégie délibérée ?

Je cours quand j'ai le temps, c'est à dire pas souvent :). Ce rythme-là me va bien puisque à l'orée de mes 30 printemps, je n'ai plus envie de faire 35 courses par an comme par le passé. Je n'ai plus envie, ni mentalement, ni physiquement, de m'investir autant que par le passé et mon projet scolaire revêt une importance de premier ordre maintenant. Je sais aussi que quelque-soit le nombre de courses par an à mon programme, je ne m'aligne que sur celles où j'ai une chance de gagner. Cela a toujours été ma philosophie. La figuration est un concept que je ne comprends pas. Et le plaisir, en tout cas dans mon cas, ne peut être que la conséquence de la victoire et non de la pratique en soi de ce sport. Je ne mets pas les rollers par plaisir, mais par conscience professionnelle et dans l'objectif de gagner. C'est d'ailleurs pour cela que je ne les mets jamais l'hiver.

Yann Guyader 2

Sur quelles courses te verra-t-on dans les mois qui viennent

Je vais avoir un programme léger maintenant. Je vais faire les 24H du Mans et ensuite, je ferai les deux dernières étapes du Swiss Skate Tour pour aider nos amis Suisses qui font du très bon travail. Je participerai ensuite au marathon de Jeonju en Corée. Pour l'instant, il semblerait que ce soit tout. Il pourrait néanmoins y avoir des changements de programme en fonction de la volonté de mon sponsor.

Pour ce qui est du marathon au championnat du monde, je suis disponible si on m'appelle. Mais je ne ferai aucune course de qualification au préalable si cela devait être le cas pour une éventuelle sélection. Je suis à disposition de la fédération et de la sélection si il y a besoin, mais uniquement pour cette course. Cela peut sans doute paraitre prétentieux mais je pense avoir fait mes preuves sur cette épreuve et j'estime ne pas avoir à faire de course particulière pour me qualifier. Il est bien entendu que si je devais participer aux regroupements du collectif France pour prétendre à intégrer la sélection, je le ferais sans aucun problème.

Pour faire clair, je continue mon chemin en ne dérogeant pas à mon programme, et si on veut de moi, alors je me tiendrai à disposition et je m'assurerai d'être dans les meilleures conditions pour prétendre à la gagne à Rosario !

« J'aimerais m'investir pour le roller... »

On t'a aussi vu cet hiver ici ou là, au Danemark ou à Londres par exemple, encadrant des stages. Coach, c'est quelque chose que tu envisages ?

Je ne veux pas être coach à plein temps. Je ne suis pas fait pour cela. Je pense être néanmoins bon pour dispenser des conseils techniques lors des stages que j'encadre en général sur deux jours, mais je déteste gérer un groupe au quotidien. Pour ce qui est de rendre au roller ce qu'il m'a donné, je pense que cela sera très vite fait puisque seules quelques personnes m'ont soutenu au long de ces 20 années de carrières. C'est donc vers ces personnes-là que je me tournerai si jamais je dois me souvenir de là où je viens. Ces personnes se reconnaitront.

Pour ce qui est de m'investir dans le monde du roller, les opportunités sont faibles, mais j'aimerais beaucoup travailler avec Petr Statsny et Volker Schlichting pour la promotion de notre sport à travers la coupe du monde des marathons qui est, de toute façon le seul moyen viable de développement de notre sport. En tant que commentateur, comme j'ai pu le faire à l'occasion des 3 Pistes, je me tiens aussi prêt pour retenter l'expérience aux cotés de l'ami Reyda. J'ai pris beaucoup de plaisir et je le referai avec enthousiasme. Je le ferai aussi peut-être au championnat du monde après mes expériences de 2013 et 2010... J'aime l'idée d'être MULTI TASK.

Si on te proposait un projet comme la WIC justement, qui vient d'être reprise en main...

Comme je l'ai dit plus haut, c'est effectivement une chose que j'aimerais faire. En plus des compétences que j'ai eues la chance d'acquérir au cours de mes études, je pense avoir les compétences linguistiques nécessaires à la gestion d'un tel projet. Je reste en contact avec IGUANA GmBH en ce sens.

« On retiendra que je suis un mec bien »

Plus globalement, quelle image de compétiteur voudrais-tu laisser dans le monde du roller ?

Celle d'un patineur singulièrement différent qui, à bien des égards, n'a pas été compris même si, c'est vrai, j'ai commis quelques écarts dans un lointain passé. Celle aussi d'une personne qui ne renonce jamais et qui savait faire le job quand on lui demandait. Je pense avoir été humainement à la disposition de mon sport tout au long de ces années et j'espère que je laisserai une trace dans ce petit monde. Que les gens soient fans ou au contraire plutôt rétissants à mon égard ne m'importe finalement que peu puisque cela fait partie du jeu. Avoir du charisme et une certaine singularité impliquent aussi ce genre de désagréments. Mais aussi et surtout, j'espère qu'on retiendra que je suis un mec bien malgré ce que certains et certaines veulent laisser entendre.

Dans le sport en général, il faut du temps et du vécu pour donner une définition à certains mots. On aimerait bien feuilleter ton « petit » dictionnaire et lire le sens des termes suivants :

Sport :

« Philosophie de vie.

Victoire :

« Ce pourquoi on s'investit tous les jours. »

Défaite :

« Une chose qui fait partie du sport et qui a ses vertus à condition qu'elle ne devienne pas répétitive. »

Professionnel :

« Ce que nous devons tendre à être et ce, quel que soit le domaine et le degré d'implication »

Adversaire(s) :

« Les personnes sans qui la compétition n'a aucun sens. Ceux aussi qui nous manquent le plus une fois que l'on arrête... »

Carrière (du début à la fin) :

« La meilleure force pour arriver à notre objectif final. »

Entraîneur :

« BIP... Pour mon cas, une gêne au quotidien comme un grain de sable dans une chaussure. C'est pour cela que je m'en suis passé le plus possible lors de mes dix dernières années de carrière. Il faut néanmoins reconnaitre leur travail et leur apport pour la grande majorité des athlètes sans qui ils ne seraient pas là où ils sont. »

Retraite sportive :

« Une étape de la vie comme une autre. »

Et bien merci Yann et donc bonne chance pour ton prochain rendez-vous, c'est-à-dire les 24H du Mans !

Palmarès non exhaustif de Yann Guyader

1 victoire aux World Games

4x champion du monde

16x champion d'Europe

35x champion de France

+ de 100 marathons gagnés

 

Yann Guyader 3

 Champion d'Europe 2011 avec l'équipe de France dans la course relais à l'américaine.

Merci à la FFRS pour cette interview.

Crédit photo : blog du Metallo Sport Chantenaysien / Mediaskate / Jaroslav Pomp

 

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  • Bienvenue sur le blog du MSC roller réssuscité après des années de sommeil en 2010 par Nordine Saïdou alias "Petit Breton", Yann Guyader "champion du monde" et Anthony Rivière pour réintroduire le roller dans les quartiers de Nantes Ouest.
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